Aménagement Cadre de vie | Cambrésis
4 mars 2021

Cinq questions que vous vous posez sur le Canal-Seine-Nord Europe

La société du Canal est venue récemment présenter le projet aux habitants d'Aubencheul-au-Bac et Moeuvres. On fait le point à cette occasion sur ce projet ambitieux et structurant qui entrera en phase chantier dans le Nord en 2023.

Deux communes sont directement concernées : Moeuvres et Aubencheul-au-Bac, dans le Cambrésis. En mairie, ou sur les marchés, les porteurs du projet, la Société du Canal Seine-Nord Europe, ont pu échanger avec plus de 300 personnes.

Les retombées du canal Seine-Nord Europe dépasseront largement le périmètre de ces deux communes, ce qui explique l'engagement du Département du Nord dans ce projet structurant, à hauteur de 217 millions d'euros.

Voici 5 des questions que vous pouvez vous poser, et les réponses de Nord info !

Quelles seront les retombées en terme d'emploi ?

Le chantier en lui-même mobilisera entre 2022 et 2028, au moins 28 métiers différents et plus de 6 000 emplois. Nous estimons qu'il faudra former et recruter entre 2 000 à 3 700 personnes, souligne Jean-Yves Dareaud, directeur territoire Artois-Cambrésis, du canal Seine-Nord Europe.

Il faudra aussi organiser toute une logistique de transport, d'hébergement, ou de restauration. Un véritable projet de territoire aux retombées multiples. 

Pour Michel Prettre, maire d'Aubencheul-au-Bac, 548 habitants, l'opportunité est à saisir : La commune sera à la jonction du canal Seine-Nord Europe et de la Sensée, pour ensuite rejoindre le canal Dunkerque-Escaut-Deûle. Nous travaillons d'arrache-pied avec les intercommunalités, pour nous préparer à l'accueil des ouvriers du chantiers, hôtel, camping, restaurants, par exemple, mais aussi coiffeur !

Y aura-t-il de l'emploi pour les personnes en insertion professionnelle ?

Des milliers d'heures seront consacrées aux personnes en recherche d'emploi ou en parcours d'insertion professionnelle. Le Département du Nord, avec ses partenaires comme Pôle emploi, la Région Hauts-de-France et la Communauté d’agglomération de Cambrai, se mobilise déjà pour faire connaître le projet à venir et recruter des compétences, ou former les personnes en insertion dont le chantier aura besoin. 

L'ensemble des marchés du chantier, dans leur divers domaines, comporte déjà une clause d'insertion.

Quel impact pour le monde agricole ?

Le monde agricole est un peu inquiet, et c'est en cela que les rencontres organisées par la Société du canal Seine-Nord Europe ont été utiles : rassurer.

Il est vrai que beaucoup d'agriculteurs sont venus nous voir, confirme Jean-Yves Dareaud. Une partie des dépôts de terres issues du creusement du canal sera remise en culture, en respectant un protocole signé avec la Chambre d’Agriculture. Il y aura également des indemnisations le cas échéant.

Le Département et ses partenaires se sont aussi engagés auprès des représentants du monde agricole à limiter la consommation foncière nécessaire à la création du port intérieur de Cambrai / Marquion.

Quels impacts sur l'environnement ?

Avec la construction d’un canal, c'est tout un nouveau paysage se crée : présence de l’eau, prairies humides restaurées, roselières, chemins pédestres, etc.
Le Canal Seine-Nord Europe sera un canal vivant. Des berges lagunées et des aménagements permettront la reproduction des poissons. Des passages pour la faune sont prévus.

Par ailleurs, des mesures compensatoires seront réalisées : pour un hectare de boisement supprimé, un hectare et demi sera replanté.

Le canal peut-t-il devenir un site touristique ?

Bien sûr, il ne sera pas question de faire du paddle sur le canal. Cependant, le tourisme pourrait être un atout supplémentaire du canal Seine-Nord Europe. Voies cyclables, déplacements doux le long des berges, pêche avec pontons aménagés, mais aussi, réfléchit Michel Prettre, un musée sur la construction et les infrastructures du canal, comme cela a été réalisé par exemple, pour le viaduc de Millau.

Illustration

Le canal en chiffres

  • 107 km de long
  • 50 mètres de large environ
  • 60 ponts
  • 3 ponts canaux
  • 7 écluses
  • 700 hectares de plantations et d'aménagements environnementaux-
  • Début du chantier dans le Nord : 2023-
  • Début de la navigation des péniches à grand gabarit, équivalent à 200 camions : 2028. 

Crédits photo : Dominique Lampla

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